Fueros

« C’est ce que je fais qui m’apprend ce que je cherche »
Pierre Soulages

Fueros constitue le 2ème volet d’un diptyque dédié aux émotions refoulées, celles qui sont enfouies en chacun de nous… A peine visibles, elles façonnent et déforment notre corps. Elles troublent nos perceptions, nos sensations, nos jugements et guident nos comportements. Ces « zones d’ombres » bouleversent d’autant plus notre rapport à l’instant que nous n’en avons pas conscience.
Ce deuxième volet explore la phase expressive de nos émotions cachées et pose la question du passage à l’acte et de son interprétation. L’idée directrice de la quatrième pièce de la cie Daruma est la notion de trouble, essentiellement au sens de la confusion, de l’illusion, du « flou ». Ces agitations intérieures troublent autant celui qu’elles poussent à agir que celui qui observe la situation et l’interprète avec sa propre expérience.
Fueros n’est pas un espace/temps exutoire où s’exprimeraient nos pulsions réprimées.
C’est une vision onirique, figurative et personnelle de nos angoisses, nos espoirs, nos envies, nos désirs, nos violences intérieures.
Fueros s’amuse à perturber le regard du spectateur et sa lecture des différentes scènes, sans jamais lui imposer une signification ou une perception unilatérale. Les corps en mouvement, la lumière et la musique en direct se jouent de nos sens, suggèrent des images éphémères qui se déforment sous nos yeux, des formes changeantes mais avec des éléments permanents, tel un kaléidoscope.

« A travers cette pièce je désire poursuivre la recherche gestuelle amorcée dans Ici et Là –créée en 2012 – avec un retour plus affirmé à la danse hip hop. Il m’a fallu désapprendre puis réapprendre pour m’éloigner de certains automatismes présents dans la danse hip hop. Le désir de revenir à cette danse a toujours été présent. Il intervient maintenant par rapport à mon parcours mais aussi pour nourrir spécifiquement cette création. Pour cette pièce j’utiliserai la technique, l’énergie et la virtuosité du hip hop pour développer une gestuelle au service de l’idée principale : le trouble, en créant des illusions d’optique, et en jouant avec le déjà vu. »
Milène Duhameau

La cie Daruma a été créée en juin 2007 à Clermont-Ferrand, à l’initiative de Milène Duhameau, danseuse-chorégraphe issue de la danse hip hop. Poussée par son esprit d’ouverture et sa volonté d’élargir ses horizons, elle multiplie les expériences d’interprète en diversifiant les modes d’expression : jonglage, manipulation d’objets, théâtre, danse contemporaine…

« Au fil du temps et des rencontres, j’ai ressenti le besoin de créer mon propre espace de travail et de création, un espace permettant une recherche sur les possibilités infinies du langage du corps. Pouvoir dire, interroger, transmettre, partager sans se soucier d’une étiquette. Ce langage est celui du corps en mouvement. »
La jeune chorégraphe compose une danse qui se situe au croisement de la danse hip hop, de la danse contemporaine et du théâtre physique.
« J’aime l’énergie spontanée de la danse hip hop, sa fraîcheur et son engagement, mais je me sens plus proche d’une démarche de travail qui est celle de la danse contemporaine : ateliers d’improvisation, mise en situation réelle, recherche d’états de corps, travail d’écoute, interprétation de matière… »
Milène Duhameau privilégie la personne en mouvement, plutôt que le mouvement “pur”. La profusion de mouvements parfois présente dans la danse conduit la chorégraphe à s’intéresser au théâtre corporel.
« Un danseur à qui on enlève la danse, le mouvement, peut vite se sentir démuni. Je puise dans le théâtre physique pour travailler une présence physique, afin de créer un rapport intime à l’autre et au public. »
Elle s’inspire de l’authenticité et de la singularité des interprètes, pour créer une danse physiquement engagée et brute, explorer les émotions de l’être humain et les utiliser sans artifice.
« Je laisse transparaître la fragilité de l’interprète, tout en faisant appel à un travail technique essentiellement axé sur le centre et le rapport au sol, pour aboutir à un dessin corporel net et rendre visible ce qui se passe intérieurement. »
Le contact est donc également très présent dans sa recherche, car il nait de la relation à l’autre et est très axé sur les qualités d’écoute de l’autre dans le toucher.
Milène Duhameau se nourrit de son ressentit face au quotidien pour faire émerger de la matière dansée en explorant des mises en situation provoquant des improvisations.
La recherche chorégraphique de la cie Daruma n’a pas pour principal objet de diffuser un message mais plutôt de provoquer toutes sortes de réactions face à des événements, des comportements humains…

Daruma est le nom japonais de Bodhidharma – moine bouddhiste fondateur légendaire en Chine de l’école Chan, devenue au Japon l’école Zen connue en Occident. Un daruma est aussi, dans la culture japonaise, une figurine à vœux.

Chorégraphie : Milène Duhameau
Musique Live : Romain Serre
Interprétation : Jeanne Azoulay, Alexandre Blondel, Marc Couard, Stéphanie Jardin, Camille Henner, Sylvain Rembert
Lumière : Catherine Reverseau
Costumes : distribution en cours

Coproductions : le CCN de Créteil et du Val-de-Marne / Cie Kafig, le CCN de La Rochelle / Cie Accrorap, Initiatives d’Artistes en Danses Urbaines (Fondation de France, Parc de la Villette avec le soutien de la Caisse des Dêpôts et de l’Acsé), le WIP Villette, le Centre de danse Le Galion la Ville de Billom, le Théâtre d’Aurillac.
Coproductions sur accueils en résidence : La 2Deuche à Lempdes, La Coloc’ de la culture de Cournon-d’Auvergne, le Centre Culturel Le Bief.
Aide à la création : la Ville de Clermont-Ferrand, le Conseil général du Puy-de-Dôme, le Conseil régional d’Auvergne et le ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Auvergne.
Avec le soutien de l’ADAMI, la Spedidam, la MAIF, la Caisse des Dépôts et Consignations – Fondation E.C.Art Pomaret.

En résidence au CCN
du 17 au 22 février 2014

sortie de résidence jeudi 20 février à 18h30
à la chapelle Fromentin
entrée libre
information — réservation:
05 46 00 00 46