Mirage (un jour de fête)

Adeptes des pièces immersives, les deux chorégraphes Souhail Marchiche et Mehdi Meghari ont reçu en 2019 le prix SACD « écrire pour la rue ». Leur prochaine création Mirage (un jour de fête) s’inspire d’une image du camp de réfugiés de Balata en Cisjordanie. Ils empruntent les codes des danses traditionnelles, dont l’élan, par leur forme concentrique, façonne la scénographie. L’énergie circule entre la périphérie et le centre. Habité par cette force collective, le mouvement devient un projectile qui dénonce les supplices et les injustices.

 » 2015 marque un tournant dans notre parcours.
Nous investissons l’espace public et la rue semble être un terrain de jeu idéal pour nourrir notre démarche. Sortir des salles de spectacle nous a permis d’aller à la rencontre de nouveaux publics, de nouveaux territoires. Nous avons partagé leurs histoires, leurs doutes, leurs peurs et leurs espoirs. Nous y avons découvert une créativité qui puise sa force dans la source la plus dure, mais aussi la plus pure.  Cela a été particulièrement marquant dans le camp de réfugiés de Ballata à Napelouse en CisJordanie, où des enfants nous ont offert leur danse. La Dabkeh, une danse traditionnelle énergique, rythmée et viscérale, un élan d’euphorie, de résilience et de résistance.  Riche de ces expériences, nous avons souhaité interroger les limites d’une situation de crise, le point de rupture qui ouvre le champ à cet élan créatif puissant et décalé.

Avec Mirage, nous voulons créer des ponts, des tunnels, lier les couleurs, les chants, les rythmes, les émotions qui émanent des cultures musicales traditionnelles populaires rencontrés à travers le monde.
Faire communiquer les contradictions à l’intérieur d’une même musique ou d’une même chorégraphie, provoquer des sentiments contrastés chez le public.
Nous voulons bousculer les codes de l’intime et ceux du spectacle.
Le public est un acteur, la musique, les voix, les corps arrivent de toute part parce que tout le dispositif est conçu dans cette perspective d’immersion totale.
Les spectateurs partagent l’espace avec les interprètes. Libres de se déplacer pour suivre ce qui les interpelle ils devront aussi accepter de vivre leur expérience de la pièce, partielle et singulière.
Il n’y a plus une scène mais des scènes comme si, chacun dans son individualité jouait une partie du tout : solo enragé à l’énergie époustouflante, duo de pieds qui frappent le sol pour résister, danse de groupe en ligne fédératrice, Dabkeh, hip hop…
L’entonnoir se referme dans cette expression universelle : la danse.  La création musicale évolue en même temps que la recherche chorégraphique. Scénographie sonore en symbiose avec le cercle, elle immerge le public par une diffusion à 360°qui fait vivre le spectacle de manière organique. Cette modulation d’espace suscite chez le public des perceptions multiples, diverses et parfois opposées.  Ce mirage se veut donc aussi musical, quand une berceuse devient révolution, un chant funèbre une fête, un appel à l’union et l’amour, une guerre absurde…  »
Souhail Marchiche et Mehdi Meghari

Souhail Marchiche et Mehdi Meghari sont deux auteurs-chorégraphes de danse Hip-Hop. Ensemble ils dirigent Dyptik, et ce nom qu’ils ont choisi pour leur compagnie est très symbolique et très porteur de sens. Séparément mais déjà ensemble, ils découvrent la danse Hip-Hop qui ne les lâchera plus.
Aujourd’hui ils confient leur gémellité artistique, disent se comprendre avant que les mots n’arrivent, affirment une co-écriture où chacun prend sa place selon les projets, interrogent le monde aux mêmes endroits. Tout naturellement parce que c’est comme ça que fonctionne un duo.
Et lorsque vous discutez avec l’un ou l’autre, voire avec les deux, certains mots s’invitent immanquablement dans la conversation : échange, partage, collectif, équipe, observation, remise en question, autrui, ailleurs…
Ils portent un Hip-Hop au langage pluriel, ils sont dans la rue, ils sont sur les scènes, ils créent un festival pour révéler de jeunes auteurs et pour encore métisser leur danse ils parcourent le monde et croisent des danseurs malgaches, maliens, palestiniens, rencontrent d’autres conceptions du Hip-Hop…
Le prix Nouveau Talent Chorégraphie a été attribué à Mehdi Meghari et Souhail Marchiche en 2019, duo d’auteurs curieux, gourmands, avides, révoltés, vitaminés, ils s’affirment dans une danse hip-hop forte et authentique, engagée dans son rapport à l’autre, aux autres, au corps et à la transmission.

Direction artistique et chorégraphie : Souhail Marchiche  et Mehdi Meghari
Interprétation : Anabella Pirosanto, Alexandra Jezouin, Carla Munier, Yohann Daher, Charly Bouges, Camilla Melani, Konh Ming Xiong, Santiago Codon Gras
Création musicale : Patrick De Oliveira
Scénographie  : Charles Boinot
©
Univers visuel & Costumes : Julie Cherki

Production : Compagnie Dyptik, HH Producties, IADU La Villette, Théâtre de Cusset, CNAREP – Les Ateliers Frappaz (Villeurbanne), Festival des 7 Collines (St Étienne) / SACD Écrire pour la rue

Aide à la création :
DRAC et Région Auvergne Rhône-Alpes, Département de la Loire, Ville de St Etienne, Dispositif «Ecrire pour la rue» de la SACD, ADAMI

Avec le soutien : Institut Francais d’Algérie, Institut Français du Maroc, Centre Culturel du Château de Goutelas (Marcoux), Le Fil (SMAC de St Étienne)

La Compagnie Dyptik est conventionnée par la DRAC et la Région Auvergne – Rhône-Alpes, le Département de la Loire et la Ville de Saint-Étienne
La Compagnie Dyptik est artiste associé avec le Théâtre de Cusset.

En résidence au CCN
du 1er au 5 juin

avant-première dimanche 6 juin à 17h
parc des expositions, La Rochelle

Dans le cadre de l’accueil studio,
la compagnie bénéficie d’une résidence et d’une coproduction.

en partenariat avec le CNAREP, Centre National des Arts de la Rue et de l’Espace Public

entrée libre
information — réservation :
05 46 00 00 46